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« Je veux un portable! » Quand le bras de fer commence…

J’accompagne beaucoup de parents vraiment démunis face à l’usage du téléphone par leurs enfants. Cela débute en général par de pesantes négociations pour retarder l’acquisition du premier téléphone. Et là, il est vraiment question du style éducatif, de la conscience que l’on a des méfaits de l’exposition aux écrans ainsi qu’aux dommages cognitifs qu’ils induisent.

Je ne vais pas m’étendre ici sur le sujet car il est très bien documenté sur le net.

Il faut reconnaître qu’il y a une forte demande des enfants qui côtoient à l’école des petits chanceux scrollant depuis le primaire. Les enfants acceptent généralement mal un refus de leur parents vécus comme une injustice crasse. Difficile d’expliquer la motivation de son refus comme un acte brave de protection, d’entrer dans des explications théoriques et scientifiques pour prouver à nos enfants incrédulent qu’il s’agit d’une acte d’amour et non d’une injustice.

 

Leur incompréhension provoquent des protestations qui peuvent être réellement virulentes, voir blessantes et violentes : « tu ne m’aimes pas », « tu me prives toujours de ce qui est kool », « tu ne penses qu’à toi », « et pourquoi toi tu en as un c’est pas juste », « je ne veux plus te parler »… quelques échantillons qui m’ont été rapportés, mais je suis sûre que vous en avez eu votre lot, ou sinon, vous feriez bien de vous préparer !

Et bien justement, comment faire face à cette demande insistante, qu’est-ce qui est juste ? Comment supporter la colère et la frustration de mon enfant ?

Je n’ai évidemment pas de conseil à donner sur l’âge minimum pour l’usage personnel du téléphone portable. Ma réponse ne satisferait personne. J’ai tendance à être assez radicale sur la question. Je vais juste vous donner quelques pistes pour réfléchir à la question.

1- Faites des recherches sur l’impact de l’usage quotidien du téléphone portable par un enfant en plein développement.

2- Poser-vous un long moment, ou aller marcher un peu dans la nature ou dans un parc. Questionnez-vous avec franchise, faîtes-le point sur votre système de valeurs et posez-vous les questions qui vont suivre.

3- Prenez une décision, positionnez-vous. Croyez-moi, on ne perd pas l’amour de son enfant pour si peu.

Que prioriser : les besoins ou les désirs de mon enfant ?

Qu’est-ce qui me fait aussi peur ou aussi mal quand mon enfant est en colère contre moi ?

Est-ce que j’ai peur qu’il me rejette ? Est-ce que j’ai peur qu’il ne m’aime plus ?

Quelle est ma responsabilité en tant que parent ? Comment cela raisonne-t-il avec ma propre histoire, avec mon passé ?

Qu’en est-il de mon besoin de contrôle, de mon angoisse, de mon réconfort à pourvoir toujours le contacter ?

Même si votre enfant manifeste une frustration et une colère maximum et que vous tenez bon en respectant votre décision, votre enfant vous en remerciera (inconsciemment), si je puis dire. (CF l’excellent ouvrage de Giorgio Nardonne, Conflits de famille: https://www.fnac.com/a11236863/Giorgio-Nardone-Conflits-de-familles)

 

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Gardez toujours à l’esprit que vous être son modèle, sa référence identitaire. En gros, « quand tu sera grand tu seras comme moi » ! Qui veut s’identifier à un être qui cède sur ses principes quand ça devient difficile ? Un être qui agit depuis ses traumas (la peur du rejet) plutôt que depuis sa conscience (faire ce qui est juste). Un être qui cède à la facilité au lieu de faire ce qu’il pense être juste? quel système de valeur voulez-vous transmettre? Quel adulte voulez-vous qu’il devienne?

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